Phil May : 31 jours, 31 chansons, épisode 7
Voici le septième épisode de la série 31 Days of May de Mike Stax, qui parle de Grass.
31 DAYS OF MAY : Jour 7. Phil May et Wally Waller ont écrit beaucoup de chansons superbes ensemble, mais aucune ne l’est davantage que Grass, parue en 1970 en ouverture de la face 2 de l’album Parachute. Ce disque avait pour thème la fuite de la ville pour se réfugier à la campagne, et les paroles de Phil dépeignent le contraste entre ces deux environnements : la beauté verdoyante et idyllique de la campagne anglaise, où l’attend sa bien-aimée, et l’univers cruel et indifférent de la ville. Ces vers romantiques et pleins de languir comptent parmi ses plus beaux.
“As silver tears they weave and lace
Sad patterns upon her face
She waits for you
So low below a laser sun
Through velvet fields she runs
Reaching for you.
And so you bleed now,
Your hand holds the knife
That is tearing your life apart
Why don’t you leave now?
The city’s too heavy
And your dreams they melt in the sun.”Et la manière dont Phil les chante est absolument parfaite. En fait, tout est parfait sur Grass, de la production luxuriante de Norman Smith aux performances des différents membres du groupe, en particulier Wally, qui est responsable non seulement de la partie de guitare acoustique qui traverse la chanson, mais aussi de la fabuleuse ligne de basse à la McCartney qui coule toute seule. Des nuages de mellotron cotoneux se mêlent aux harmonies entrelacées de May, Waller et Povey pour contribuer à cette atmosphère onirique, tandis que Victor Unitt apporte un jeu de guitare électrique plein de lyrisme. Et, encore une fois, ces paroles…
“On mellow blue, birds curve and glide
Through shadows of grief she slides
She waits for you.
There on a hill before the dawn
In silence a promise torn
She turns from you.”Comme les oiseaux, la coda glisse et tourne dans les cieux d’un bleu tendre, les lignes de claviers sont reprises en harmonie par la guitare, qui leur répond d’un tendre sanglot : “As silver tears they weave and lace… She waits for you…” La chanson plane doucement, comme pour atterrir, puis repart dans une série de fausses fins. Et puis, “There on a hill before the dawn… She turns from you…”, et avec ces dernières notes en glissando, la chanson atterrit pour de bon tandis que le soleil se lève pour faire fondre nos rêves, une nouvelle fois.
Facebook, 26 mai 2020