Voici le cinquième épisode de la série 31 Days of May de Mike Stax, qui parle de Sittin’ All Alone.
31 DAYS OF MAY : Jour 5. Quand j’ai commencé à collectionner les disques des Pretty Things, à la fin des années 70, le seul endroit om l’on pouvait dénicher Sittin’ All Alone était sur l’EP de 1965 Rainin’ in My Heart. C’est clairement un titre obscur, une orpheline, un joyau caché, une récompense pour les vrais aventuriers. Et quelle récompense ! Une ballade profonde, atmosphérique et contemplative, « parfaite pour écouter tard dans la soirée », comme on pouvait le lire sur les pochettes arrière de leurs disques à l’époque. L’euphémisme est subtil… Cette chanson a été écrite pendant l’été de 1965 par Phil May et Dick Taylor avec leur ami Ian Sterling. Le ton de la guitare de Dick est incroyable, avec une utilisation discrète de la distortion et du sustain. Écoutez juste la note basse qu’il joue entre ces deux vers, époustouflante et magique, une chute du ciel vers le caniveau :
« The records I play they make me feel sad.
I’m reminded of times that we once had. »Ces paroles pleines de larmes sont encore plus poignantes pour les fans des Pretty Things aujourd’hui. Eux aussi sont assis tout seuls, à écouter leur musique en essayant de juguler le chagrin causé par une immense perte tandis que déferlent les souvenirs suscités par ces chansons. Impossible de ne pas adorer les bredouillements blessés de Phil sur ce titre : le chanteur maudit, un peu stone, qui laisse échapper des cris de désespoir çà et là. « Walking by myself, wet streets cry for me. » Les rues désertes servent de décor à beaucoup de ses chansons, comme je l’ai remarqué dans un précédent message. Nous les arpenterons encore avec lui au cours des prochains jours.
Facebook, 24 mai 2020