Voici le vingt-et-unième épisode de la série 31 Days of May de Mike Stax, qui parle de Office Love.
31 DAYS OF MAY : Jour 21. Après une longue pause, les Pretty Things firent leur grand retour en 1980 avec Cross Talk, que Phil jugeait être un de leurs meilleurs albums. Ce disque marque ses retrouvailles avec Dick Taylor, Wally Waller, Jon Povey, Skip Alan et Pete Tolson, avec qui il a coécrit la plupart des chansons. À 35 ans, Phil se retrouvait confronté à l’âge mûr, un sujet qu’il aborde avec une intensité cinglante dans ses paroles lucides. Il parle de sexe, d’adultère, de vieillesse, d’orientation sexuelle. Ses dons de parolier sont en évidence sur Office Love, un récit puissant de mensonges et de trahisons.
“It was a grey dawn, penciled in lightly
The morning screamed ‘neath the traffic’s feet
The razor burned commuter reflections
It didn’t seem a visual treat.
The office staff begins the humdrum
Making the hours and the money flow.
The guilty lovers keep their secret
And hope it doesn’t show.”Les banlieues anglaises n’étaient pas l’habitat naturel de Phil, qui vivait à Notting Hill, et il n’a jamais fait de travail de bureau d’aucune sorte : c’était un artiste, un rockeur. Mais comme tous les bons écrivains, il observait le monde à travers les yeux de ses connaissances. Skip travaillait dans les bureaux de l’usine de son père depuis des années et les histoires qu’il racontait sur cet environnement fascinaient Phil et lui fournissaient des matières premières pour ses chansons.
“He catches the train up every morning
From his Croydon executive estate
She’s convinced he needs a new future
But she’s prepared to wait.
He swears to step cleanly from a marriage
That’s become so tangled and confused
She knows he’s lying for his pleasures.
He doesn’t see her cry.
Oh no, office love is such a bitch.
Oh no, like a knife in the back.”La chanson est une opérette d’un réalisme brut qui juxtapose les points de vue d’un homme et d’une femme piégés dans une relation adultérine vouée au désastre.
“She goes home, knowing that it can’t go on
Her secret fear’s become too strong
Seeing what little love she has she’s losing.
He’s the type that manages to sleep at night
The guilt is safely locked away
But it was just another day, and he’s so tired.”Tolson souligne le caractère torturé et tourmenté du récit avec un solo de guitare incendiaire avant que Phil ne conclue du point de vue de la femme, qui supporte le gros des dégâts émotionnels tandis que son amant dort paisiblement auprès de sa femme.
“Her heart seemed set on destruction
With lips drawn pale and thin.
She offered up love like a sacrifice
And he was closing in.
Her mother sat on the end of the bed
Through the dark hours of the night
Wagging her finger, saying honey
This just isn’t right.”Phil n’a jamais été reconnu à sa juste valeur comme auteur. Il est l’un des meilleurs paroliers que le monde ait connus. À la fin de la chanson, il a su rendre ses personnages réels, il a raconté une histoire complète, pleine d’émotions complexes, et ça ne lui a pris que quatre minutes.
Facebook, 10 juin 2020