Le Club des monstres (The Monster Club en VO) est un film d'horreur britannique sorti en avril 1981 sur les écrans de son pays d'origine. S'il nous intéresse ici, c'est surtout pour le caméo des Pretty Things, qui contribuent également à la bande originale avec une chanson inédite par ailleurs, mais c'est loin d'être la seule caractéristique notable de ce film. Qu'on en juge avec un coup d'œil rapide à sa distribution : Vincent Price ! Donald Pleasance ! John Carradine ! Et derrière la caméra, Roy Ward Baker, le réalisateur d'Atlantique, latitude 41° (1958) et de plusieurs films de la Hammer. Pas mal de beau monde, donc. Le film Le seul problème, c'est qu'on est en 1981 et que le film semble obstinément refuser de l'admettre. En fait, le Club des monstres est l'un des derniers avatars du film d'horreur à l'ancienne, ceux dans lesquels les monstres sont de bons vieux vampires, loups-garous et autres goules ; un genre pas mal ringardisé avec l'apparition des slashers vers le milieu des années 70. De fait, le producteur du film, Milton Subotsky, était à la tête d'Amicus Productions, le principal concurrent de la légendaire Hammer sur le créneau des films à bestioles, et le Club des monstres reprend la structure « film à sketches » typique d'Amicus. Le fil rouge du Club des monstres est constitué par le Club éponyme, dans lequel se réunissent à l'insu de l'humanité des créatures toutes plus fantastiques les unes que les autres. Tandis que des groupes de musique se succèdent sur la scène, le vampire Eramus raconte à un écrivain en mal d'inspiration trois histoires de monstres. La première concerne le Shadmock, un monstre en mal d'amour dont le sifflement est mortel. La seconde s'intéresse à un vampire qui s'efforce de mener une vie normale à l'insu de sa femme et de son fils, tout en échappant aux tueurs envoyés à ses trousses. La dernière se penche sur les déboires d'un réalisateur ayant eu la mauvaise idée de partir en repérages dans un village rempli de goules… L'opinion qu'on peut se faire du Club des monstres dépend pour beaucoup de l'indulgence dont on est prêt à faire preuve à son égard, et à l'égard des vieux films de monstres en général. Pour les aficionados, ce sera un plaisir de voir des acteurs de renom jouer aux créatures de la nuit en cabotinant un brin, dans un club rempli de figurants aux maquillages tous plus foireux les uns que les autres. Mais si vous ne voulez ou ne pouvez pas ranger votre esprit critique au placard l'espace d'une heure trente, vous risquez de vous barber ferme… comme le public à l'époque, d'ailleurs : le Club des monstres a été un gros bide, le dernier râle d'agonie du cinéma d'horreur britannique des années 70. Il a tout de même suffisamment séduit pour qu'on finisse par lui coller l'étiquette « culte » qui veut un peu dire tout et son contraire : il plafonne à 5,9/10 sur IMDb, mais pas mal de critiques en gardent visiblement un…