Brian Pendleton est né le 13 avril 1944 à Wolverhampton, dans le Staffordshire. Ses parents déménagent peu après pour Dartford, dans le Kent, où le petit Brian fait sa scolarité. À la grammar school de Dartford, il a probablement l’occasion de croiser Dick Taylor et Mick Jagger, qui sont dans la classe juste au-dessus de la sienne, mais ils n’interagissent pas vraiment. Même si Pendleton s’intéresse à la musique, en particulier au jazz, c’est un élève sérieux et discret. Marchant dans les pas de son père, il commence à travailler pour une compagnie d’assurance londonienne en 1962.
À la recherche d’un second guitariste, les tout jeunes Pretty Things passent une annonce dans le journal Melody Maker à laquelle répond Brian Pendleton. Lorsque Phil May, Dick Taylor et John Stax arrivent chez lui pour la première fois, sa mère l’appelle : « Brian, il y a des gitans qui te demandent ! » Non sans malice, Phil May suggère que c’est parce qu’il possédait un très bon ampli que le groupe l’a choisi, mais les qualités de guitariste de Pendleton ont certainement pesé dans la balance, même s’il lui faut un court temps d’adaptation pour passer de son registre jazz habituel au rhythm and blues des Pretty Things.
Bien que sa grande taille et ses cheveux blonds le fassent singulièrement ressortir au sein du groupe, Brian Pendleton conserve son caractère réservé. Cette attitude jugée, à tort ou à raison, un brin hautaine lui vaut d’être la cible de nombreuses farces de la part des autres Pretty Things, qui l’affublent du surnom de « Yéti ». Il n’est donc guère surprenant qu’il ne leur ait pas fait part de son mariage au début de l’année 1965, pas plus que de la naissance de son fils au mois d’août, alors que le groupe est en pleine tournée néo-zélandaise.
Fatigué par les concerts, isolé au sein du groupe, tancé par sa famille qui n’apprécie guère son choix de carrière, en manque chronique d’argent, Brian Pendleton annonce son départ des Pretty Things le jour de Noël 1966. Les autres sont d’abord incrédules, mais ils sont bien forcés d’y croire en ne le voyant plus aux répétitions. Un jour, Dick Taylor et le roadie Pete Watts se rendent chez lui : ils découvrent un appartement complètement vide, à l’exception des débris d’une guitare fracassée…
Il faut bien vivre : Pendleton reprend dès lors sa vie d’agent en assurances. Installé à Bromley, puis à Maidstone, il mène une vie tranquille et se consacre à ses passions, le cyclisme et le jazz. Il joue dans des groupes locaux, notamment Sam Therapy qui enregistre une démo de quatre chansons en 1989, puis So What! au début des années 1990. Le 26 septembre 1995, les Pretty Things se produisent au 100 Club de Londres pour marquer la parution de la compilation Unrepentant. Pendleton, qui assiste au concert, a l’occasion de jouer une ultime fois avec ses anciens compères lors des rappels.
Gros fumeur et buveur, Brian Pendleton est victime d’un cancer du poumon qui l’emporte le 16 mai 2011, à l’âge de 57 ans. Dick Taylor, qui assiste à son enterrement, a déclaré par la suite : « Je crois que nous n’avons jamais compris à quel point Brian était un musicien talentueux. Il était absolument brillant à la guitare rythmique et personne n’aurait pu le remplacer à ce poste. »
À ma connaissance, Brian Pendleton est le seul membre des Pretty Things à avoir eu un site Web dédié à lui tout seul ! brian-pendleton.com n’existe malheureusement plus, mais il reste possible de le consulter via la Wayback Machine.
Discographie
- The Pretty Things, The Pretty Things (1965)
- The Pretty Things, Get the Picture? (1965)