Voici le seizième épisode de la série 31 Days of May de Mike Stax, qui parle de Can’t Stand the Pain.
31 DAYS OF MAY : Jour 16. Des fragments de cette chanson hantaient mes rêves bien avant que j’entende parler des Pretty Things. La première fois que j’ai écouté Can’t Stand the Pain, un frisson m’a parcouru l’échine et j’ai ressenti comme jamais une sensation de déjà vu. Les accords majeurs-mineurs avec leur touche de réverbération, la guitare bottleneck mélancolique, les claves qui s’abattent comme la pluie, tout cela formait la bande sonore d’un rêve d’enfance. Je me suis immédiatement senti lié émotionnellement à cette chanson et ce sentiment ne m’a jamais quitté.
Écrite par Phil avec Dick Taylor et Bobby Graham, la chanson a vu le jour sur l’album Get the Picture? à la fin de 1965. Les notes à l’arrière de la pochette originale la décrivent en un seul mot : « bizarre ? ». Avec un point d’interrogation. Ça semble très approprié. Comme un rêve surréaliste, elle est bizarre de la meilleure des manières. Elle est tantôt doucement étrange, baignée de brume, tantôt frénétique et paniquée, courant dans les rues en pleine nuit pour fuir Dieu sait quoi.
« From my mind
And from my soul
I feel lost
And out of control.L’angoisse existentielle, un sentiment que nous avons tous ressenti et que nous ressentons tous plus que jamais aujourd’hui. Un sentiment inéluctable.
« I can’t help it
I can sense it
I know
Where it’s gonna go.
Can’t stand the pain. »Plus tôt dans la semaine, nous avons eu une longue conversation avec Dick. Pendant plusieurs heures, nous avons parlé de la vie et de la mort, de l’état du monde, mais surtout de Phil, évidemment. Ils ont fait connaissance à la Sidcup School of Art au début des années soixante. Je lui ai demandé si l’école d’art avait eu une influence sur leur approche de la musique. Il m’a répondu sans hésiter : « Énormément. » Cette chanson, chef-d’œuvre sidérant et mystique, en est la preuve.
Facebook, 5 juin 2020