Bryan Morrison est le premier imprésario des Pretty Things.

Né le 11 août 1942, fils d’un comptable londonien, Morrison témoigne très jeune d’une prédisposition à l’art. C’est donc tout naturellement qu’il entre à la Central School of Art and Design de Londres au début des années 1960. Il y fait la connaissance de Dick Taylor, qui vient de quitter les Rolling Stones pour former les Pretty Things, et l’encourage à s’occuper davantage du groupe que de ses études.

Morrison leur trouve des concerts dans les autres écoles d’art londoniennes et finit par abandonner ses propres études, un peu à contrecœur, pour devenir l’imprésario à plein temps des Pretty Things. Avec l’homme à tout faire Jimmy Duncan, il fonde la Morrison–Duncan Agency qui supervise les débuts de la carrière du groupe. Il s’arrange pour que la presse rapporte leurs frasques outrancières, toute publicité étant bonne à prendre. Toutes ses décisions ne sont pas des réussites : c’est notamment lui qui décline une offre de tournée aux États-Unis en 1965 avant d’envoyer les Pretties se perdre en Nouvelle-Zélande pendant quinze jours.

Encart publicitaire pour la Morrison-Duncan Agency.
Un encart publicitaire pour la Morrison-Duncan Agency
dans le New Musical Express du 7 mai 1965.

Au fil du temps, Bryan Morrison (séparé de Jimmy Duncan à la suite d’une histoire de fausses signatures sur des chèques) devient l’un des imprésarios les plus réputés de la scène rock underground londonienne. La Bryan Morrison Agency compte parmi ses clients des groupes comme les Deviants, Tyrannosaurus Rex, Fairport Convention ou l’Incredible String Band, mais aussi Pink Floyd. C’est grâce à Morrison que le groupe signe chez EMI en 1967. L’année suivante, Morrison, en mal d’argent, vend son agence à NEMS (l’entreprise du récemment décédé Brian Epstein). Il s’efforce un temps de canaliser le comportement erratique de Syd Barrett, qui a quitté le Floyd vers le même moment. Il fonde une autre entreprise en 1968, l’éditeur musical Lupus Music, dont le nom reste attaché à la majorité des chansons enregistrées par les Pretty Things à partir de S. F. Sorrow.

Même après la fin des Sixties, Morrison reste un acteur notable du monde de la musique britannique. Il est notamment derrière l’édition de chansons d’artistes comme les Jam (oui, The Eton Rifles, c’est lui) ou George Michael (oui, Careless Whisper, c’est lui aussi). Il ne disparaît pas totalement de la vie des Pretties puisqu’il devient en 2005 actionnaire majoritaire de Snapper Music, le label qui réédite leurs albums.

L’autre grande passion de la vie de Morrison est le polo, ce sport typiquement anglais dont il devient un joueur émérite. Il fonde sa propre équipe de polo en 1985, le Royal County of Berkshire Polo Club, qui voit passer dans ses rangs rien moins que le prince Charles et d’autres membres de la famille royale britannique. Son fils Jamie devient à son tour joueur de polo.

En 2006, Bryan Morrison est victime d’un accident lors d’un match. Souffrant de graves lésions cérébrales, il plonge dans un coma dont il ne ressort jamais. Il meurt le 27 septembre 2008. Son autobiographie, Have a Cigar!, est éditée à titre posthume en 2019 à partir de brouillons rédigés au début des années 1990. Les premiers chapitres reviennent sur son histoire avec les Pretty Things.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.