John Stax en 1965

John Fullager est né le 6 avril 1944 à Crayford, dans le Kent. Il fait la connaissance de Wally Waller à l’école primaire, et les deux se lient d’amitié (ils sont nés à trois jours d’intervalle dans la même maternité : ça prédispose !). C’est par l’intermédiaire de Waller qu’il fait la connaissance de Phil May.

Courant 1963, lorsque Phil May et Dick Taylor, étudiants à l’école d’art de Sidcup, envisagent de monter un groupe, c’est Fullager qui prend la place de bassiste. Il récupère un instrument qui appartenait à Taylor : une énorme basse Emperor semi-acoustique. Comme il n’est pas étudiant, May et Taylor doivent ruser pour lui permettre de se faufiler à l’intérieur de l’établissement lorsqu’ils veulent y répéter ensemble.

La formation, complétée par Brian Pendleton à la guitare rythmique et Pete Kitley à la batterie, donne ses premiers concerts sous le nom de « Jerome & the Pretty Things », et Fullager adopte son premier pseudonyme : Elmo Lee. Il l’abandonne rapidement (ce nom sied davantage à un vieux bluesman noir du Delta qu’à un blanc-bec du Kent) au profit d’un autre qui restera : John Stax, en hommage à la maison de disques américaine spécialisée dans la soul et le rhythm and blues. Phil May ironise : « Heureusement qu’il n’était pas fan de Regal Zonophone ! »

Sur les deux premiers albums des Pretty Things, John Stax joue non seulement de la basse, mais aussi de l’harmonica : en fait, c’est lui qui assure la plupart des parties d’harmonica en studio. Sur scène, Brian Pendleton le relaie à la basse lorsqu’il doit en jouer. Après la basse Emperor de Taylor, qu’il utilise notamment sur Rosalyn, il adopte brièvement une Star avant de se rabattre sur une Rickenbacker, puis une Fender Jazzmaster d’occasion qui devient sa favorite.

Au retour de la légendaire tournée néo-zélandaise des Pretty Things, John Stax épouse sa petite amie, la mannequin Wendy Kinneys, le 13 septembre 1965 à Londres. Faire vivre son ménage s’avère difficile quand on est membre d’un groupe aussi fauché que les Pretty Things, et il se retrouve bientôt contraint de prendre un deuxième emploi comme chauffeur de taxi afin de joindre les deux bouts. Ces difficultés financières sont déjà pénibles, mais l’évolution musicale du groupe n’arrange rien : le passionné de rhythm and blues qu’est Stax n’approuve pas la direction pop que semblent vouloir prendre May et Taylor sur l’album Emotions. Un jour, il arrive en studio pour se rendre compte que quelqu’un d’autre est déjà en train de jouer de la basse à sa place. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase : il décide de quitter les Pretty Things.

En 1970, la famille Stax part vivre en Australie, comme l’ont fait des millions d’autres Britanniques depuis 1945 (un exode raconté avec brio par Ray Davies sur le Arthur (Or the Decline and Fall of the British Empire) des Kinks). Ils s’installent dans la région de Melbourne.

Dans les années 1990, John Stax rejoint le groupe Blues Hangover, qui comprend le guitariste Peter Wells (ex-Rose Tattoo), la claviériste Lucy DeSoto, le batteur Ken Farmer, l’harmoniciste David Hogan et le guitariste Warren Rough. Ils enregistrent deux albums avant de se séparer.

John Stax a eu l’occasion de rejouer avec ses anciens camarades lors de leur première tournée en Australie, en décembre 2012. Il vit aujourd’hui à Menzies Creek, une petite localité de la grande banlieue de Melbourne, dans une maison qu’il a lui-même construite. Il s’est reconverti dans la lutherie au milieu des années 1990. Sa spécialité : les cigar box guitars, ces guitares artisanales dont la caisse de résonance est précisément constituée d’une boîte à cigares. Sa petite entreprise, Black Diamond Cigar Box Guitars, a même un site Web, http://cigarboxguitar.com.au.

Discographie

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