Phil May : 31 jours, 31 chansons, épisode 23
Voici le vingt-troisième épisode de la série 31 Days of May de Mike Stax, qui parle de Cries from the Midnight Circus. 31 DAYS OF MAY : Jour 23. Étant membre d'un groupe de rock 'n' roll, Phil était un habitué des nuits urbaines, du « cirque de minuit ». Il en évoquait les aspects jouissifs (les clubs, les fêtes, la musique, le sexe, le tourbillon social) dans Midnight to Six Man, en 1965. Quelques années plus tard, il en explorait les coins plus sombres et sordides dans l'une des chansons les plus fortes de l'album Parachute, intitulée Cries from the Midnight Circus. Les paroles sont de Phil et la musique, de Wally Waller.“In the concrete valleys the electric stormWe members of the midnight circusOur bodies so brightly adorn.In your long sedans and your OldsmobilesThrough that slit in your faceYou ask me how it feels.”Les paroles décrivent l'univers interlope des travailleurs du sexe, des maquereaux et des dealeurs de drogue. Dans les ténèbres, le danger et la violence règnent en maîtres. L'atmosphère menaçante de la chanson est renforcée par sa ligne de basse tendue.Et quel effet ça fait, Phil ? "Lonely, daddy." Ou, comme il ajoutait parfois sur scène, pour l'emphase : "It's fuckin' lonely."“Daughters of Satan all stand in lineWith their faces greased and a mouth full of shine.With iron hand you bruise the fleshThen through a closing door you askPray why the distress.The lonely.Hear me, can you hear me?Can you?”Ce monde-là, Phil le connaissait bien. « Le but n'était pas de décerner des bons ou des mauvais points, m'a-t-il expliqué. C'était de dépeindre un univers qu'on aimait beaucoup. Quand on était en tournée, on passait le plus clair de notre temps dans les quartiers chauds, parce qu'il y avait un sentiment de fraternité. Surtout à Hambourg, les groupes et les putes prenaient le petit déjeuner ensemble après être restés debout toute la nuit. Nous-mêmes, on se prostituait, et ça créait une sorte d'affinité. »Wally prend le relais pour le pont :“Midnight sailors can stayWe won't send you awaySee me here on my knees.”D'autres chansons des Pretty Things font référence à la mer, mais la fascination de Phil pour les marins est un sujet pour un autre jour. À dire vrai, le « solo de guitare » de cette chanson (qui, à moins que je ne me trompe, implique du « scat » de Norman Smith passé dans une cabine Leslie) constitue un léger faux pas, mais qui n'enlève rien à la grandeur de la chanson. Cette section n'est vraiment tombée en place que lorsque Pete Tolson a rejoint le groupe, quelques mois plus tard, pour y apporter son jeu de guitare incendiaire.Comme si la chanson n'était pas déjà assez sombre, le récit vire au cauchemar dans le dernier couplet. La voix de Phil atteint une intensité grandiose.“You lie in the alleyWith blood on your clothes.As fingers ‘round your throat they close.Your cries of murderSplash on the wallsAnd as you dieYou think of all the injustice of it all.The lonely.”Voilà un «…