Cet article non signé est paru dans le numéro 18 du mensuel britannique Beat Instrumental, daté d’octobre 1964. Phil May et Viv Prince s’affirment comme les porte-paroles du groupe. Ils proclament haut et fort qu’ils s’en fichent que les adultes ne les aiment pas, mais qu’ils demandent juste un peu plus de respect qu’ils n’en reçoivent de leur part. Leur deuxième single s’est fait attendre (« trop de travail, pas assez de bons morceaux » d’après Viv), mais sa sortie ne saurait tarder et Phil espère bien que ce sera un énorme carton.
Cet article de Penny Valentine est paru dans le numéro 326 de l’hebdomadaire britannique Disc, daté du 20 juin 1964. Cette brève présentation des Pretty Things précise que malgré les apparences, ils se lavent les cheveux tous les jours et portent des habits très coûteux. Leur réputation de sauvageons n’a pas eu d’effet négatif sur le succès de leur premier single, Rosalyn, sorti quelques semaines plus tôt.
Cet article de Peter Jones est paru dans le numéro 164 de l’hebdomadaire britannique Record Mirror, daté du 2 mai 1964. Il fait partie de la série « New Names », dans laquelle Jones présente régulièrement à son lectorat de nouveaux artistes prometteurs.
C’est l’un des tout premiers, sinon le premier, profil des Pretty Things dans la presse musicale, quelques semaines après la sortie du premier disque du groupe, le 45 tours Rosalyn / Big Boss Man. On peut d’ailleurs apercevoir Viv Broughton à droite sur la photo d’illustration, quand bien même le texte indique qu’il a déjà été remplacé par Viv Prince.
Jones promet un bel avenir au groupe. Il inaugure par ailleurs une grande tradition journalistique : les fautes d’orthographe sur les noms des membres du groupe, avec un très beau « Vic Taylor » !
Terry Brandon & the Beatmen sur le single Don’t Bring Me Down / Ain’t That Loving You Baby (1964)
The Cindells sur le single Don’t Bring Me Down / Mac Dougal Street (1965)
H.M. Subjects sur le single Don’t Put Me Down (Part 1) / Don’t Put Me Down (Part 2) (1965)
The Mods sur le single Baby Please Don’t Go / Don’t Bring Me Down (1965)
Ronnie Bird sur l’EP Elle m’attend (1965)
David Bowie sur l’album Pin Ups (1973)
Bad Sign sur l’album Born Under Bad Sign (1983)
The Purple Helmets sur l’album Ride Again (1988)
The Shindiggers sur l’album-hommage Not So Pretty (1995)
Comme si les cheveux longs et l’attitude rebelle ne suffisait pas, les Pretty Things suscitent encore un tollé, mais avec leurs paroles, cette fois-ci. Le « I laid her on the ground » susurré par Phil May a du mal à passer sur les ondes. Au Royaume-Uni, la polémique permet au 45 tours de se classer dans le Top 10 ; c’est la première et la dernière fois que les Pretties y séjournent. Aux États-Unis, par contre, ça se solde par la censure de la chanson (ce qui ne l’empêchera pas d’être reprise par de nombreux groupes de garage rock). Et en France ? La chanson est traduite par Claude Righi sous le titre Tu perds ton temps et enregistrée par Ronnie Bird.
Pour la face B de leur premier 45 tours, les Pretty Things choisissent de reprendre un tube de Jimmy Reed sorti en avril 1961 aux États-Unis. Il reste dans leur répertoire scénique durant la majeure partie de leur carrière.
Steve and the Board sur le single Rosalyn / The Giggle-eyed Goo! (1965)
Stack Waddy sur l’album Bugger Off! (1972)
David Bowie sur l’album Pin Ups (1973)
The Creepers sur l’album Rock ‘n’ Roll Liquorice Flavour (1987)
The Purple Helmets sur l’album Rise Again (1989)
The Chesterfield Kings sur l’album-hommage Not So Pretty (1995)
The Destructors sur l’album Divide et impera (2014)
Pour leur première chanson, les Pretty Things enregistrent une composition de leur manager Jimmy Duncan. Elle est aussi créditée à Bill Farley, mais ce dernier ne semble pas avoir joué de rôle dans son écriture : il est ingénieur du son en chef aux studios Regent Sound, et c’est probablement afin de payer leur séance d’enregistrement qu’il reçoit un crédit. D’après Dick Taylor, la démo originale de Duncan, enregistrée au piano, avait un tempo beaucoup plus lent et ressemblait presque à une novelty song, une espèce de blague. C’était avant que les Pretties ne lui appliquent une bonne dose de Bo Diddley beat, évidemment… D’après la légende, Phil May secouait ses maracas tellement fort qu’il en a tout bonnement détruit une !
Un clip de Rosalyn a été tourné en 1995. Les membres du groupe (avec Skip Alan, Wally Waller et Jon Povey) y miment la chanson dans un petit club, avec la participation de Peter Grant, le manager de l’époque Swan Song. Ce clip figure dans le coffret Bouquets from a Cloudy Sky.
Le single est encore mieux accueilli que Rosalyn par la presse musicale britannique. Dans Disc, Don Nicholl prédit à juste titre qu’il permettra au groupe de faire son entrée dans le Top 20 des ventes grâce à la force de la voix de Phil May et à l’enthousiasme des musiciens qui l’accompagnent. Beat Instrumental fait la même prédiction et Record Mirror est tout aussi enthousiaste, sans parvenir à s’empêcher d’avoir recours à la déjà sempiternelle comparaison avec les Rolling Stones. Le magazine américain Cash Box envisage que ce disque leur permette de percer sur le marché U.S., ce qui n’aura en fin de compte pas lieu.
“Rosalyn” was a disc I didn’t tip, nor was it a disc that climbed as high as the supporters of The Pretty Things hoped. This time however, I’m fairly certain that the group will beat a path into the Top Twenty.
“Don’t Bring Me Down” is a much better performance than the debut disc. Phil May barks the lyric strongly and is given exciting party accompaniment by the rest. Harmonica looms large in the sound and most R ‘n’ B followers will be collecting this one. I think it’s a case of a number bringing them UP, not down.
Slow, heavy blues on the turn-over was written by John Stax, Dick Taylor and Phil May and has an authentic feel.
Don Nicholl, Disc, 17 octobre 1964
Not only do the Pretty Things look like exaggerated Rolling Stones—that’s what they sound like too. It’s a pounding tortuous vocal, with loads of R & B flavour and shouting vocal. Harmonica and jerky guitar beat with pounding drum work setting the whole item off. Quite a good tune and the performance is impeccable. Flip is a slower item with clever guitar work and a subtle blues flavour running through the number. Jimmy Reed flavoured and a good flip.
Record Mirror, 17 octobre 1964
On tour, the Pretty Things whip up enormous enthusiasm. The only surprise is that they’ve waited so long for this follow-up to “Rosalyn,” their debut—which hit the charts. Trouble has been finding the right material… and this top side was penned by Johnny Dee, ex-singer of the Bulldogs, who travelled with the “Things,” soaking up their own individual sort of atmosphere.
Treatment shows signs of similarity to a Rolling Stones production, but this may not be a handicap. Phil May’s violently husky vocal work is quite exceptional, flexible and dynamic. The R & B “feel” comes through well enough… well enough to give it a chart placing. Flip, on the other hand, features slow and ponderous blues motifs, with a thoroughly way-out approach all the way. Taken on the strength of both sides, this release adds considerably to the boys’ “Rosalyn” reputation.
The session was handled by drummer-arranger Bobby Graham with Fontana recording manager Jack Baverstock. Says Jack: “I believe this will be the one to get the boys really big acceptance. They’re excited and authentic. No trouble on the recording—it was in the can after just five ‘takes’.”
Could be a pretty good seller for the Pretty Things.
Beat Instrumental, novembre 1964
The Pretty Things, the hot new English group with what looks like the longest hair of ‘em all, can break thru in the U.S. with outing on the Fontana label. Artists carve out a rockin’ r&b-styled handclapper, tagged “Don’t Bring Me Down,” in heartfelt earthy-blues style. Backing’s a slop paced blueser dubbed “We’ll Be Together.”
Cash Box, 7 novembre 1964
Classements
Au Royaume-Uni, Don’t Bring Me Down est resté onze semaines dans le hit-parade établi par le magazine Record Retailer, avec un pic à la 10e place. Il s’agit de la meilleure performance de l’histoire du groupe. Dans le classement rival du New Musical Express, le single atteint même la huitième position. En revanche, il ne fait pas mieux que 14e dans celui de Melody Maker et 13e dans celui de Disc.
La presse musicale britannique réserve des critiques plutôt positives au single, même si elles sont dans l’ensemble assez laconiques, ce qui n’est pas inhabituel pour le premier disque d’un tout jeune groupe. « Un beat irrésistible, rebondissant et insidieux … pas beaucoup de mélodie, mais de l’enthousiasme à revendre », telle est la description de Rosalyn dans l’hebdomadaire NME, qui souligne la ressemblance entre les voix de Phil May et Mick Jagger. Record Mirror est plus mitigé, estimant la chanson « peut-être un peu trop confuse pour les hit-parades ». Disc se contente d’un lapidaire « reste à voir si les Pretty Things ne ressemblent pas trop aux Rolling Stones ».
Don’t be misled by their name! The Pretty Things are actually a male group who look and sound not unlike the Rolling Stones. Their debut disc is an up-tempo shaker “Rosalyn”—it has a bounding, insidious, irresistible beat, with the lead singer closely resembling Mick Jagger’s style.
Not a great deal of melody—but ample enthusiasm, sparkle and drive. With their Stones’ effect and topical sound, they could make the grade.
Tempo slows for the medium-paced 12-bar blues “Big Boss Man.” Solo voice with harmonica and monotonous, plodding beat. Fontana label.
NME, 8 mai 1964
THE PRETTY THINGS—Rosalyn; Big Boss Man (Fontana TF 469). ★★★ — This quintet’s got a lot of support going for it. Remains to be seen whether The Pretty Things are not too like The Rolling Stones.
Disc, 9 mai 1964
THE PRETTY THINGS: Rosalyn; Big Boss Man (Fontana TF 469) Bo Diddley beat, wild vocal, good song, but maybe a little too confused for the charts.
Record Mirror, 9 mai 1964
Classements
Au Royaume-Uni, Rosalyn est restée cinq semaines dans le Top 50 des meilleures ventes établi par le magazine Record Retailer, avec un pic à la 41e place. Elle fait mieux dans le classement rival de Melody Maker où elle atteint le numéro 36, et dans celui de Disc, un Top 30 où elle ne figure qu’une seule semaine à la vingt-neuvième position. Elle n’entre pas dans le classement du NME.