It’s Been So Long
- Auteurs : Phil May
- Album : Savage Eye (1975)
- Durée : 5 min 4 s
- Éditeur : Sole Survivors Music
- Compilations :
- Unrepentant: The Anthology (1995)
- Reprises :
- Maggie Bell sur l’album Suicide Sal (1975)
Difficile de ne pas voir dans ce titre un clin d’œil à Bad Company, autre groupe de l’écurie Swan Song.
Ce titre aux paroles très allusives et fracturées décrit les épaves des Sixties, ceux dont le cerveau n’a pas survécu aux psychotropes comme le LSD : « You’re lysergically removed from what you were ». On pensera à des gens comme Syd Barrett, le diamant fou des Pink Floyd.
Bien qu’elle soit créditée à Peter Tolson, cette douce ballade est en réalité l’œuvre de Jack Green. Plusieurs des chansons de l’album Savage Eye sont ainsi attribuées à des membres historiques du groupe plutôt qu’à des nouveaux venus, une situation qui ne fait rien pour apaiser les tensions.
Bien qu’elle soit créditée à Phil May, cette chanson est en réalité l’œuvre de Gordon Edwards. Plusieurs des chansons de l’album Savage Eye sont ainsi attribuées à des membres historiques du groupe plutôt qu’à des nouveaux venus, une situation qui n’apaise guère les tensions.
Pour écrire cette chanson, Phil May s’est inspiré du célèbre roman éponyme de l’écrivain britannique Malcolm Lowry, paru en 1947 et traduit en français sous le titre Au-dessous du volcan.
Dès le premier vers, « sweet bird of youth » semble faire référence à la pièce éponyme de Tennessee Williams (Doux oiseau de jeunesse en français), publiée en 1959 et adaptée au cinéma trois ans plus tard avec Paul Newman et Geraldine Page en têtes d’affiche.
En revanche, les allusions à Chuck Berry et Maggie Bell des derniers couplets, ça ne peut être que du Phil May tout craché.
Savage Eye est le huitième album studio des Pretty Things. Il est sorti en décembre 1975.
Trop de drogues, trop d’engueulades, c’est un groupe en pilote automatique, dont l’identité même semble menacée (Phil May se fait bien discret…) qui enregistre ce disque. Ce n’est guère surprenant qu’il marque la fin de l’aventure Swan Song. Mais qui sommes-nous pour les juger ? Comme ils le disent eux-mêmes :
« and if you lack the understanding of my actions, turn not on me the savage eye »
Grâce au soutien de Led Zeppelin et Peter Grant, les Pretty Things ont enfin percé sur le marché américain avec Silk Torpedo. Ce n’est pas le succès du siècle, certes : il ne se classe que dans la deuxième moitié du Billboard 200, et aucun des singles qui n’en est tiré ne pointe son nez dans les charts. Néanmoins, le public est au rendez-vous lors des nombreux concerts que le groupe donne aux États-Unis et la pression est forte pour le prochain album.
C’est donc dans les périodes de creux entre deux tournées que les six Pretty Things retournent aux studios Olympic pour enregistrer Savage Eye. Norman Smith est toujours aux manettes, mais le feu couve. Les six musiciens sont fatigués par l’année pleine d’excès qui vient de s’écouler et la cocaïne est devenue la meilleure amie de plusieurs d’entre eux. La tension est palpable sur le disque entre un Phil May très en retrait, voire carrément absent sur plusieurs chansons, et un Gordon Edwards dont les ambitions s’affichent clairement. Même si sa relation de travail fructueuse avec Peter Tolson persiste, May a l’impression de voir l’âme du groupe originel disparaître, et pour lui qui en est le dernier dépositaire, c’est une sensation très déplaisante. En bon professionnel, il se donne encore à fond, mais le cœur n’y est plus vraiment.
À sa sortie, Savage Eye reçoit un accueil semblable à celui de Silk Torpedo de la part de la critique et du grand public, mais pas vraiment meilleur. Les singles qui sont censés le promouvoir coulent sans laisser de traces, et des problèmes d’organisation pourrissent la nouvelle tournée de promotion américaine. Phil May n’en peut plus. Un soir de juin, alors que le groupe doit jouer à Wembley, il est introuvable et les cinq autres, pris au dépourvu, doivent se produire sans lui. Le départ du dernier membre fondateur des Pretty Things est acté peu après. Son groupe ne lui survivra guère.